- eschauffer
- I.Eschauffer. v. act. Donner de la chaleur. Eschauffer la chambre. les oiseaux eschauffent leurs petits avec leurs ailes. il faut faire bon feu dans cette chambre pour l'eschauffer. il avoit un si grand frisson qu'on ne le pouvoit eschauffer. le vin, les espiceries eschauffent le sang.On dit prov. Ne m'eschauffez pas les oreilles. ne me dites rien qui m'oblige à me fascher. il luy est allé eschauffer les oreilles. si vous m'eschauffez les oreilles.On dit fig. qu'Une chose eschauffe le sang à un homme, pour dire, qu'Elle le met en colere, ou qu'elle l'impatienté.On dit, Eschauffer une maison, pour dire, L'habiter le premier depuis qu'elle est bastie.Il est quelquefois neutre. Il ne sçauroit eschauffer. ne laissez pas eschauffer vostre vin.II.S'eschauffer, signifie quelquefois, Prendre de la chaleur avec exces. Ne courez pas tant, vous vous eschaufferez. il s'est eschauffé à marcher. il a pris une pleuresie pour s'estre trop eschauffé.Il signifie aussi fig. Se mettre en colere, s'emporter, s'esmouvoir trop. Vous ne luy sçauriez parler de cela qu'il ne s'eschauffe incontinent. Monsieur, ne vous eschauffez pas tant. il s'eschauffe trop au jeu.On dit, que Le jeu s'eschauffe, commence à s'eschauffer, pour dire, que L'on commence à joüer avec chaleur, & plus gros jeu.On dit aussi, qu'Une querelle, qu'une dispute, qu'une guerre s'eschauffe, qu'elle est fort eschauffée, pour dire, qu'Elle devient de plus en plus animée.On dit par raillerie, d'Un homme qui s'eschauffe mal à propos, qu'Il s'eschauffe en son harnois.Il signifie aussi fig. S'affectionner; comme, Il s'eschauffe trop au jeu.
Dictionnaire de l'Académie française . 1964.